Les amérindiens, la chasse et nous
Nous devons vraisemblablement notre survie au peuple amérindien. Les colons qui vinrent s’installer en Nouvelle-France ne connaissaient rien des méthodes de chasse de l’Amérique. Ce sont les amérindiens qui leur ont tout appris. Un savoir qui a été transmis de si longue date laisse des traces profondes dans la culture d’un peuple. On peut affirmer que la chasse fait désormais partie de l’ADN des québécois. On ne remet pas en question la chasse au Québec, c’est un héritage sacré. Cependant, à la lumière des récents évènements, il est grand temps de remettre les pendules à l’heure.
La chasse où l’animal abattu sert de nourriture ou à contrôler une surpopulation animale répond certes à un besoin légitime. Mais lorsque la chasse devient un « sport » de trophée pour chasseurs avides de prouver leur virilité, cela devient franchement scandaleux. On est en droit de se demander où est le plaisir à tuer un être sensible aux seuls fin de le tuer? Mais qui plus est, lorsque la bête chassée est reconnue comme étant un animal protégé par la loi ou en voie d’extinction, là on atteint des sommets d’inconscience.
Cecil le Lion a ému bien des gens en raison de sa beauté majestueuse mais d’autres victimes moins photogéniques continuent à faire les frais de ces carnages inconscients. Peu de gens ont été choqué par le sort de cet éléphant du Cameroun qui a été abattu pour 20 000$. Encore là d’autres chasseurs si fiers de leur trophée! Ils ont tué un éléphant qui s’abreuvait paisiblement le long d’un cours d’eau, nous apprend-t-on. Ces gens répondent de leur acte en se donnant bonne conscience disant vouloir aider « ces pauvres africains ». Vous désirez vraiment aider les africains ou bien profiter de leur misère?
Ces bien nantis en mal de sensation forte, qui semble-t-il, ont comme seul désennuie un safari de chasse, doivent faire des boucheries pour ressentir quelque chose. Pardon, messieurs, dames, vous êtes en mal de défis? Vous vous ennuyez à mourir dans vos châteaux et vos domaines? Voici des défis à la mesure de vos ambitions : allez creuser un puits au Congo, construisez une école pour fillette en Afghanistan, mettez sur pied une léproserie en Inde ou bien le défi ultime ; séjournez pendant 10 jours dans un monastère bouddhiste au Népal : émotions garanties et vous en ressortirez certainement plus humains, en prime.
Les amérindiens nous ont enseigné la chasse en démontrant qu’il fallait rendre hommage à l’animal tué en utilisant toutes les parties de la bête. Qu’il fallait respecter l’esprit de l’animal qui, dans un geste de générosité, s’est laissé tuer pour nous nourrir. Nous avons bien compris comment abattre un animal mais malheureusement nous avons oublié l’essentiel.